Qui sommes-nous ?
Le Front du 20 mars est un groupe de militant•e•s, organisé•e•s ou non, qui se sont rencontré•e•s à l’occasion du débat du 20 mars 2011 qui s’intitulait « Islamophobie au nom du féminisme : non ! ».
Cette rencontre avait été coorganisée par les Panthères Roses, les TumulTueuses, les Indivisibles et Les Mots sont importants. Nous tenons à remercier ces groupes pour avoir permis notre rencontre, pour nous avoir offert des bases pour engager une discussion plutôt fructueuse qui dure depuis maintenant plus d’un an, et pour nous avoir donné du cœur à l’ouvrage.
Nous nous réunissons depuis lors pour explorer et mettre en circulation les critiques possibles du modèle d’activisme LGBT et féministe occidentaux hégémoniques, et pour réfléchir aux moyens de saper la rhétorique qui oppose les luttes contre les oppressions sexuelles et de genre aux luttes antiracistes. L’offensive est puissante, et nous contraint souvent à une stratégie de riposte défensive. Les espaces qui nous permettraient d’élaborer une contre-offensive sont rares et limités.
Quant au Front du 20 mars, les modalités d’intervention que nous nous autorisons sont assez restreintes : notre action se réduit à ce qu’on pourrait appeler une intervention politique dans la théorie et une intervention théorique dans la politique. En effet, le Front du 20 mars n’est pas un outil s’érigeant sous la houlette d’un « nous » ferme : nous portons en notre sein des dissensus probables, et la mixité du groupe (en termes de genre, de race, de classe, et de sexualité) ne participe pas à la constitution d’une seule et même voix. Même si la mixité ne nous paraît pas constituer un objectif en tant que telle, et qu’elle est loin d’être essentielle, en l’occurrence, dans le cadre du Front du 20 mars, elle nous offre au moins un avantage : nous focaliser sur un type de pratique précis et un champ d’action délimité, là où se situe un certain point de rencontre. Même si nous privilégions une certaine bienveillance, nous ne pouvons donc pas nous permettre l’organisation de mobilisations ou la participation à des manifs en tant que collectif, par exemple.
Jusqu’ici, notre méthodologie a consisté a sérier des thématiques correspondant à nos préoccupations au moins communes, à les travailler collectivement pour trouver des intervenants et des intervenantes à même d’enrichir nos réflexions et de les mettre en circulation de manière transversale à l’occasion de réunions publiques. Pour combattre l’offensive raciste et impérialiste à la racine, d’autres pratiques et discours ont émergé ailleurs qu’en France, et au-delà de l’Europe. Nos rencontres tentent de les faire entendre dans le mouvement activiste local sur Paris.